Qui l’eût cru, il s’agit du même virus ! Alors que la varicelle se contracte plutôt dans la petite enfance, le zona, lui, est davantage l’apanage du sujet âgé. Comparons le corps à une grande maison. La varicelle va affecter la peau. Horribles petites vésicules-pustules qui vont devenir croûteuses et qui démangent terriblement. Voilà que le crépi de toute votre façade se délite par plaques. Heureusement, à moins de vouloir réparer soi-même à coups de burin (gratter les croûtes pour la varicelle), le crépi se restaure spontanément en quelques semaines (les croûtes tombent et la peau se refait sans cicatrice). Mais, ce qui est surprenant, c’est que quelque part, sur votre corps, un virus, plus hardi que les autres, se glisse dans un rameau nerveux qu’il remonte jusqu’à ce qu’il trouve un abri où se réfugier (en l’occurrence, il s’agit d’un ganglion nerveux). Imaginez ce même virus, sur votre façade, qui se glisse entre les pierres et s’engouffre dans une canalisation électrique pour remonter le câble jusqu’à la boîte électrique où il trouve refuge dans un fusible. Et là, le virus va sommeiller des années durant (souvent plus de cinquante ans), jusqu’à ce qu’un événement opportun (grande fatigue, vigilance du corps affaiblie au niveau de l’immunité ou autres raisons pas toujours très claires) le réveille. Il va alors pouvoir à nouveau se multiplier et va remonter le nerf jusqu’à la peau qui correspond au territoire dudit nerf, et provoquer à nouveau des vésicules-pustules qui auront, cette fois-ci, un caractère parfois très douloureux. C’est comme si, au niveau de votre façade, le crépi se soulevait et tombait en larges plaques sur une surface qui correspond, à l’intérieur, aux pièces desservies par le même fusible électrique. Heureusement, la situation va évoluer favorablement dans la plupart des cas, avec un crépi (la peau) qui se rafraîchira sans trous (cicatrices). Mais ce n’est pas toujours le cas et c’est pourquoi il vaut mieux souvent agir énergiquement, avec des médicaments spécifiques, surtout en âge avancé ! Il est particulièrement important de contrôler les douleurs, car notre cerveau prend parfois la fantaisie d’enregistrer sur une cassette les douleurs qu’il a rencontrées et il lui arrive de réécouter la cassette inopinément, parfois plusieurs mois plus tard, ce qui occasionne les très pénibles névralgies post zona localisées au territoire qui a été touché par l’éruption.